Sur les traces de ceux qui nous ont précédés à Mouzillon
La diversité des activités professionnelles
Les activités professionnelles sont particulièrement diversifiées dès le XVIIème siècle.
différence de traitement entre les hommes et les femmes
Les activités professionnelles citées sont d'abord celles des hommes; les activités professionnelles des femmes sont citées moins souvent et plus tardivement.
L'activité des femmes n'est habituellement pas mentionnée. Souvent les femmes sont identifiées par rapport à un homme : une femme non mariée est « fille de... » ou si elle est mariée , elle est « femme de... ».
L'activité de nourrice apparaît malheureusement en cas de décès de l'enfant. La situation est exposée quand les parents de l'enfant résident hors de Mouzillon. Le 19 mai 1693 est précisé : "l'inhumation dans l'église de Mouzillon de Anne FORGET, fille de noble homme Sébastien FORGET et de demoiselle Margueritte TEMPLIER, la dite fille agée de 2 ans et décédée au lieu-dit la Chaussetterre où elle était en nourrice..."
L'activité de sage-femme est indiquée : à la date du le 7 mars 1680, le registre précise que Renée Macé, faisant le métier de sage-femme a présenté une fille pour être baptisée...
Et le 4 mars 1752 est enregistrée la sépulture de Marie PIERARD, fille de chambre de madame de Bruc, originaire de la ville d'Huy, évêché de Liège, décédée au château de la Barillière, âgée d'environ 27 ans.
Activités professionnelles liées à l'agriculture
La plupart de hommes sont des « laboureurs ». Quelques fois une précision est apportée : le "laboureur à bras" qui travaille avec une bêche, un pic, une pelle... et le "laboureur à bœufs" qui laboure avec un attelage et une charrue; ce dernier est dans une métairie comme Jacques BOUE de Malingé qui célèbre le baptême d'un de ses enfant le 1er janvier 1669.
Il faut attendre le 13 octobre 1743, à l'occasion du baptème de Françoise Cheneau de la Barillière pour que le terme de « Vigneron » soit écrit et attribué à son père, François Cheneau.
Lors de la déclaration de naissance d'un enfant, le 19 février 1831 à Tillières, Mathurin BRAUD et François-Paul GAILLARD demeurant à la Guiltière, sont reconnus comme vigneron.
Le métier de tonnelier est révélateur d'une activité agricole soutenue. Le 03 mars 1688 et née "Marie MENEUST fille de Guillaume MENEUST, Maître Tonnelier, et de Jacquette GIRAUD"
Au XVIII et au XIXème siècle va se développer ce métier de tonnelier : les tonneliers apparaissent dans les gros villages. Ils témoignent de l'importance de la culture de la vigne et de de la vinification sur le territoire de Mouzillon.
La présence d'un tonnelier atteste de l'importance du vin dès le XVIIIème siècle : le registre paroissial, indique la sépulture de Michel Gaboriau, garçon tonnelier étant à travailler à la Morandière le 29 juin 1700 ;
A la date du 24 novembre 1700 est enregistré le mariage de Jacques LAURENT, tonnelier, avec Marie Vinet, veuve de Pierre Richard laboureur de la paroisse de la Bernardière. Le 6 septembre 1701, à l'occasion de la naissance de leur fille, il est précisé que Jacques LAURENT est « marchand tonnelier ».
De même un acte du 31 décembre 1716 précise "... Toussaint GUERINET, tonnelier, décédé au bourg."
Et encore, à la date du 10 mai 1729 est mentionné le décès de Jean Grégoire, fils de Jean GREGOIRE, tonnelier demeurant au bourg de Mouzillon.
Les meuniers
Le cadastre de 1811 atteste de trois moulins à vent :
le moulin de la Motte, situé dans le clos de Mortrais
le moulin des Boisiers, situé au sud de la Greuzardière
le moulin de l'Aiguillette, à proximité de la route Nantes Poitiers.
Les moulins à eau de Boischaudeau et de la Motte étaient en activité bien avant le XVIIème siècle.
Le 30 juillet 1675 est baptisée Julienne Ripocheau, fille de Julien Ripocheau Meusnier au moulin de Boischaudeau.
Au XVIIème siècles les actes mentionnent à plusieurs reprises la forme plurielle : "les moulins de Bois Chaudeau". Y avait-il plusieurs mécanismes sur ce site ? Les registres témoignent d'une activité ininterrompue.
Au XIXème siècle, c'est la famille CHAUVEAU qui compte une successions de meunier à Boischaudeau. Puis les descendants ont été viticulteurs.
Ce site sera modernisé mais gardera une activité de minoterie jusqu'à la fin du XXème siècle.
Le 29 février 1828, l'acte mentionnant le décès de François BOUCHEREAU [ le nom de famille se transformera en BOCHEREAU ] précise sa profession de meunier. Mort à l'age de 63 ans, il est né à la Mustière de la Remaudière, fils de Pierre BOUCHEREAU, meunier, et de Marie GARCIAUX. Ces descendants assureront le fonctionnement du moulin tout au long du XIXème siècle et peu à peu ils deviendront viticulteurs.
Ces moulins à eaux témoignent d'une technique bien maîtrisée : il s'agissait de transformer en mouvement de la meule l'écoulement de l'eau.
L'activé était saisonnière puisque la Sanguèze pouvait être en crue l'hiver et que le fil d'eau se tarissait souvent l'été jusqu'en 1963. La continuité de l'écoulement d'eau dans la Sanguèse entre les moulins de la Motte et de Bois-Chaudeau depuis 1964 est due aux réseaux d'eau qui se sont développés dans le deuxième partie du XXème siècle.
De même les chaussées permettaient de maintenir un niveau d'eau favorable à la nature et aux édifices comme le pont gallo-romain.
les métiers du textile et de la chaussures
Le 16 octobre 1668, Pierre Braud est mentionné comme tailleur d'habits, demeurant au bourg de Mouzillon.
Le 7 mai 1675 est baptisé un enfant de Julien Teigné, menuisier demeurant au bourg. Le parrain était Pierre Haie, tailleur d'habits, lui aussi demeurant au bourg.
Antoine GOURBILLON est tisserand au village de Champoinet quand son fils est baptisé le 8 juin 1669.
Le 18 septembre 1675 est célébré le baptême de Jean Brevet, fils de Mathurin Brevet « tissier » et de Julienne Baré, demeurant au village de la Haute Barillière.
Le 4 mars 1731, le registre note la sépulture de Jeanne ROBIN, femme du tailleur du Tertre.
Le recensement de 1836 montrera que plusieurs femmes sont « fileuse de laine ». Cette indication donne à penser que la production de laine était notable sur le territoire de la commune.
Le 31 juillet 1668, le registre mentionne Jean ARIAL, sabotier à la Greuzardière. A la date du 21 octobre 1668, est mentionné Simon Gaillard sabotier demeurant à la Haute Barillière.
Le 9 juin 1726 est enterré Louis GOURBILLON Sabotier à Champoinet, agé de 50 ans. Le 8 février 1730, un sabotier nommé Georges Neau, de Montigné-sur-Moine, épouse Renée Coiqueau de Mouzillon, veuve d'un sabotier nommé Louis Gourbillon.
Le 17 février 1730, Pierre Arial, sabotier dans le village de la Grange, épouse Catherine Branchu.
En 1732, le 14 août, le registre note la sépulture de Louy Martin, âgé de 60 ans, sabotier à la Tuquoderie.
Le 03/02/1728 est célébré le mariage de la veuve de René RIPOCHE, cordonnier.
Le 19 juillet 1673 est baptisé Marie, fille de Nicolas Masson, cordonnier, demeurant au bourg de Mouzillon.
Le 27/11/1753 est célébré le mariage de Grégoire Meneust, garçon tanneur, fils de Gabriel Meneust et de Monique Gabori, originaire de cette paroisse...
les métiers de la construction
Le 15 /02/1672 est enregistré le baptême de Françoise BRUNET, fille de Laurent BRUNET, charpentier, et de Françoise MORILLON, à Mouzillon
Le 23 novembre 1729, Pierre Dugast du bourg de Mouzillon célèbre son mariage, le registre note qu'il est charpentier.
De même sont cités des maçons.
un métier d'église
En mars 1673, est inhumé Antoine Mesnager, fils de Pierre Mesnager, sacristain.
des commerçants
Le 25 mai 1675, est inhumé Jean Roblin, « hote vendant vin » au bourg de Mouzillon. Il s'agit vraisemblablement de l'ancêtre des cafetiers !
Plus tard apparaitra un aubergiste.
Le 18 octobre 1669, l'acte attestant la sépulture du nommé Luneau du Douau, est présent Mathieu Grelier, « marchant », demeurant au lieu noble de la Morandière.
Le 25 mars 1679, est enterré Jean Bounin de la paroisse de Cugand, décédé à la Gaillotière. De son vivant il était « marchand d'éguilles et d'épingles ».
un type de service de la noblesse :
Le 8 octobre 1669, à l'occasion du baptême de Claude Jahan, fils de François Jahan et de Barbe Défontaine demeurant au bourg, la profession du parrain qui a été enregistrée est « escuyer » du seigneur de la Bottinière en Vallet; il s'agissait de Claude BIDE. Claude BIDE est aussi le parrain de plusieurs autres Mouzillonnais. Le 16/06/1687 Claude BIDE est témoin au mariage de Louis LAMOUREUX du Pin avec Jeanne MARTIN.
Etait-il apparenté à la famille Barrin de la Galissonnière puisque l'une des épouse de Jacques BARRIN était une BIDE ? De toutes façon ce lien de parenté n'était pas du 1er degré. D'autre part,il était le fils d'un maire de Nantes, Claude BIDE, et lui-même sera maire de Nantes en 1684.
Au titre de ces fonctions dans le marquisat de la Galissonnière (créé en 1658), c'est lui qui a autorité pour faire parvenir aux paroisses les liasses qui serviront aux registres paroissiaux. A partir de 1672, C'est Claude BIDE remet les registres à la fabrique de la paroisse de Mouzillon. Ce marquisat de la Galissonnière avait donc plusieurs fonctions :
. garantir l'enregistrement des actes de baptême, de mariage et de décès (surveillance de la population);
. établir un rapport lors d'un décès accidentel avant que le corps ne soit inhumé (garantir la sûreté et la sécurité). Par exemple, l'acte rapportant la sépulture du 17 janvier 1682, de François GIRAUD qui se noya le 28 décembre 1681 dans la Sanguèze proche du bourg...précise l'information du sénéchal du Marquisat de la Galissonnière... qui ordonna la sépulture en terre...
. Avait-il une fonction dans le prélèvement de taxes ? les registres ne permettent pas de la dire.
Le marquisat de la Galissionnière avait d'autres acteurs sur place : Le registre du baptème de François LEVESQUE, le 04 novembre 1695, est significatif . Ce François LEVESQUE est le fils de René LEVESQUE, notaire du marquisat de la Galissonnière. Le parrain est François LAMBERT, marchand corroyeur à Clisson. La marraine est Marguerite MENAGER, fille de Toussaint MENAGER, notaire près du marquisat de la Galissonnière. Dans l'acte de décès de Françoise MENAGER en date du 23/10/1683 il est précisé que Pierre MENAGER et René LEVESQUE sont procureurs et notaires du Marquisat de la Galissonnière.
Mais le marquis de la Galissonière n'est pas seul à traiter des affaires des Mouzillonnais. Les juridictions de la Barillière de Mouzillon et du Pin Sauvage de Clisson sont présentes. Le 9 janvier 1669 est inhumé dans l'église paroissiale, Toussaint MESNEUX, greffier du Pin Sauvage et de la seigneurie de la Barillière, décédé le jour même dans le bourg.
l'artisanat
Matthieu DENIS habite le bourg. Il est qualifié de "mareschal" ou de "taillandier". Cette profession indique qu'il avait un atelier lui permettant de travailler le fer, les outils pour d'autres travaux manuels.
Un acte du 16 janvier 1715 précise que Jean Chasselou est « mareschal » à la Barillière.
les métiers de la santé
Un acte de baptème en date du 07 août 1696 fait découvrir que le parrain est "Pierre Honoré BENOIT, sieur de la Chaussetterre, docteur en médecine..."
Soixante-dix ans plus tard, à l'occasion du baptême de Anne Debouex, le 14/12/1769, nous découvrons que son père est docteur en médecine et habite le bourg.
le boulanger
En 1788, à l'occasion d'un mariage apparaît un « boulanger » dans la personne de François Chardonneau qui épouse Olive Fleurance.
Dans cette profession, au milieu du XIXème siècle, Pierre GUILBAUD créera son fameux "petit Mouzillon"